L’amour que je porte aux arbres n’est pas un amour récent, il existe en moi depuis bien des années. Au fil du temps, sans l’avoir oublié, je l’ai rangé au fond de moi entassé avec toutes les autres choses que j’avais fini par abandonner. L’amour que je portais aux autres êtres vivants, aux choses et au monde qui m’entouraient s’est éteint avec l’amour que j’ai porté à un seul être. Cette amour m’a rendu absolument aveugle et j’ai fini par m’oublier.
Au fil du temps, cette personnalité que j’avais perdu a fini par renaitre, grâce entre autre à ce blog, mais aussi à l’amour de celui avec qui je vais partager ma vie et au soutien de mes proches. Mes passions enfuies se révèlent à nouveau pour mon plus grand bonheur, et parfois, avec énormément d’émotions. Et c’est très récemment que ce processus s’est accéléré d’un coup. En quelques semaines je me suis vu renaitre de mes cendres plus rapidement qu’en quelques années. Je crois que cela a vraiment débuté quand j’ai commencé à trier ma chambre chez mes parents avant mon grand départ pour l’Angleterre. Tous ces objets entassés les uns sur les autres, certains datant de ma petite enfance, d’autres de mon adolescence, d’autres encore de mes allers-retours entre la France et l’Irlande… des années et des années de papiers, de dessins, de lettres et de souvenirs. Je me suis revue, je me suis reconnue, je me suis souvenue de qui j’étais et de celle que je voulais devenir.
Puis, je me suis retrouvée ici, dans la maison de vacances de mes parents, à quelques pas de la mer, ce lieu que j’aime tant et dans lequel je me sens apaisée, loin de tout, loin du monde, loin de mes angoisses. Le fait de ne pas avoir de réseau ni sur mon téléphone ni sur mon ordinateur m’ont permis de me recentrer sur moi-même et de me concentrer sur les petites choses que je ne faisais plus, que je ne voyais plus et qui, pourtant, étaient si proche de moi. Je me suis remise à lire des romans en commençant par Les Indes Noires de Jules Verne (dont je n’ai lu que Voyage au centre de la Terre et Le Tour du monde en 80 jours, ces deux romans que j’avais dévoré à 12 ans), j’ai repris mon crayon à dessin en apportant la nouveauté de ma tablette graphique, j’ai chaussé mes baskets pour courir le long de la côte, j’ai pris le temps de marcher sur le sable, de nager dans l’eau salée de la mer et j’ai bien sûr cuisiné, mais juste un peu moins que d’habitude pour laisser la place à autre chose.
Un soir, j’ai pris mon appareil photo et je suis partie me promener sur le chemin qui mène à la mer. Ce chemin, je le prends chaque jour depuis mon arrivée, mais cette fois-ci, j’ai ouvert les yeux, pour de vrai. En passant à côté de tous ces arbres, qui se dressaient tous plus somptueux les uns que les autres, je me suis rappelée à quel point je les aimais et à quel point ils m’ont toujours impressionné. J’ai pris le temps de les observer, de toucher leur écorce rugueuse de mes doigts, de les enlacer tout contre moi pour ressentir toute l’énergie, la vie qui s’écoulait en eux. Je n’arrivais plus à bouger, l’oreille collé contre ce tronc, j’entendais les moindres bruits intérieur de mon corps. Et là, j’ai versé quelques larmes, des larmes de joie, tant je me sentais en paix, sereine, heureuse.
J’ai voulu immortaliser ce moment en prenant des photos, mais je sais qu’elles ne représenteront jamais ce que j’ai pu ressentir à cet instant. Je suis restée là-bas jusqu’à temps que le soleil se couche, laissant des ombres dorées emplies de magie s’étendre entre les feuillages et le lierre qui s’entrelaçait sur leur tronc. Un instant féerique, quelques minutes d’ailleurs, quelques secondes de beauté, un feu qui embrasait leurs cimes, puis leurs racines profondément ancrées dans la terre.
Crédits photos : l’arbre d’en face (je tenais à le dire)
Quel joli partage, autant dans les mots que les photos, remplis de nostalgie et de douceur retrouvée…
et quel joli message qui me va droit au coeur <3 merci..
J’adore ce style, et ta couleur de cheveux, et tes photos, et les arbres 😀
J’adore ton blog chère Lady Pastelle qui pourrait être lady « Past’ailes » tant le passé t’en donne des ailes !
tu écris bien, et tes pages c’est de la douceur, de la sensibilité, c’est beau et en plus moi aussi j’ai une passion pour les arbres alors je me suis reconnue.
Sophie
OOh quel joli message 🙂 Merci d’être passée par ici et de m’avoir laissé ces quelques mots <3