Vous l’aviez compris, les bijoux en résine est un de mes passes temps favoris. J’adore fabriquer ces petites perles qui renferment un joli monde fleuri ou feuillu. C’est vraiment une passion, comme la musique ou la cuisine. Depuis que j’ai commencé, je ne peux pas m’en passer, c’est aussi pour cela que ma boutique compte énormément pour moi. Mais ce n’est pas de tout repos et ce n’est pas tous les jours facile de créer ces belles petites choses. Comme je sors ma nouvelle « collection » pour le printemps, j’aimerais à travers cet article, vous faire découvrir ce qui se passe en coulisse : la fabrication, les coûts, les joies et les difficultés mais aussi comment j’en suis venue à faire des bijoux en résine.

Pourquoi?

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La petite histoire, elles est super simple. Un jour, alors que je me promenais sur etsy, ce délicieux site qui regorge de jolies créations faites main, mais aussi de petites pièces vintage, je suis tombée sur cette boutique de bijoux en résine qui se situait sur Londres. Emerveillée, j’ai tout de suite passé un temps fou dessus, et j’ai fini par craquer : un joli collier en forme de noisette ce sera, avec à l’intérieur un petit grain de pissenlit. Je me suis littéralement jetée sur le paquet quand je l’ai reçu, il était bien emballé dans une petite boite en carton mais quand j’ai ouverte celle-ci et que j’en ai sorti mon cadeau, j’ai poussé un énorme soupir de déception. Cette délicate petite chose était en fait énorme : genre 5 cm de hauteur et 5 de largeur. Moi qui aime les choses assez discrètes, je ne l’ai jamais porté. J’étais vraiment déçue de chez déçue et là, dans ma tête ça a fait « clic » ! Mais, et si je les faisais moi-même? Et c’est à partir de là que ma passion a débuté et que j’en suis devenue accro !

Travail à l’atelier : la fabrication

Oui, l’atelier, c’est un bien grand mot car je n’en ai pas. Chachon et moi vivons dans un petit appartement car ici, dans cette belle ville de Lincoln, les loyers sont absolument exorbitants !! Et pourtant, croyez moi, à part le marché de Noël, et la cité universitaire, cette ville est assez morte ! Enfin bref, mon bureau se trouve donc en plein milieu du salon et je me débrouille un peu comme je peux. Entre la harpe, la tablette graphique, mes tonnes de fleurs et mes bouquins, j’arrive à trouver un peu de place !

Première étape : les fleurs, les feuilles et autres jolis petites choses « organiques »

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Pour faire un bijou, il vous faut des fleurs ou des feuilles séchées. Attention quand je dis « séchées » c’est vraiment sèches. S’il y a la moindre petite trace d’humidité vos fleurs changeront de couleurs et ce n’est pas très très joli. De mon côté, je les achète sur etsy  en Allemagne, mais à partir du printemps, je vais commencer à les faire sécher moi-même. Depuis toute petite je cache des fleurs un peu partout dans mes bouquins, c’est donc quelque chose que je connais déjà. Le plus difficile dans la création de bijoux en résine, c’est de bien placer ces fleurs dans les moules pour avoir une jolie finition et un beau tableau à la fin.  Très souvent ces belles demoiselles remontent à la surface, mais j’en parlerai dans le paragraphe suivant. Je les place grâce à une pince à épiler, étape très délicate car les fleurs peuvent casser lorsqu’on les insère à l’intérieur des moules. Les plus difficiles à faire, ce sont les cristaux avec la mousse, le bois et maintenant les petits cailloux et parfois des fleurs. C’est aussi pour cela qu’ils sont plus chers que les autres, mais qu’ils sont aussi uniques !

Deuxième étape : la ou les coulée(s) de résine

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J’utilise de la résine non testée sur les animaux qui vient d’Angleterre et qui est non-toxique. Mon but ultime est d’en trouver de la bio, mais pour l’instant je n’en ai pas encore vu, si ce n’est aux états-unis. Comme je le disais précédemment, lorsque vous coulez la résine dans les moules, les fleurs remontent à la surface et donc, pour que cela ne se produise pas, il faut donc couler une première fois la résine jusqu’à la moitié du moule, attendre que la résine sèche et recouler une deuxième fois, puis attendre que cela sèche à nouveau. Pareil pour mes perles à fond blanc : je fais une première coulée de résine transparente, puis une deuxième de résine blanche. Cette étape est assez ennuyante car la majorité du temps, j’en mets un peu partout, je dois donc utiliser de grands bouts de carton sur lesquels je m’installe.

Troisième étape : le séchage et démoulage

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Là, il faut être très patient (et pour moi c’est une chose qui n’est pas forcément évidente). La résine a besoin d’un environnement sec et assez chaud pour bien sécher, c’est à dire un minimum de 20°C. Chez moi, elle sèche en environ 48h, donc deux jours d’attente, pas loin d’un radiateur. Mais si vous faites deux coulées, le temps est beaucoup plus long. 48h d’attente pour la première, puis 48h pour la deuxième, en gros 96h d’attente. J’ai beaucoup de mal à ne pas essayer de les démouler avant, mais avec le temps, je me suis améliorée de ce côté là et je prends mon mal en patience.

Mon étape préférée, c’est le démoulage. C’est à ce moment là que l’on va voir si toute cette attente a payé et si notre création est réussie. Pour moi, c’est comme-ci j’ouvrais un cadeau de Noël. J’ai eu et est toujours des ratés, comme par exemple des bulles qui se sont formées et qui créent de gros trous dans ma perle, ou encore les fleurs qui se sont mises dans tous les sens…mais il y a aussi des jolis réussites que l’on chérit comme des trésors et ça c’est très plaisant.

Quatrième étape : polissage et montage

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Très souvent, surtout pour ce qui est des cabochons ou des bagues, les bords peuvent être coupants. C’est pourquoi j’utilise 3 feuilles de ponçage à différents grains pour améliorer la sensation au toucher. Je ponce en mouillant mes perles pour ne pas avoir trop de poussière. Ensuite, je monte mes bijoux. Pour les nouveaux, j’utilise des attaches en argent que je colle avec une colle de résine. Ensuite j’attache un anneau (en argent aussi) puis j’y mets une chaine. Pour les cabochons, je dois parfois y faire des trous à l’aide de ma petite perceuse pour pouvoir y attacher un anneau.

Cinquième étape : Photo et mise en ligne

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Une autre de mes étapes favorites, ce sont les photos. J’adore mettre mes bijoux en scène dans un joli décor. Tout se joue sur la lumière car j’évite de retoucher le plus possible mes photos pour qu’elles se rapprochent le plus possible de la vérité. Ensuite, je les recadre et là (une étape que je n’aime pas), il faut les mettre en ligne. Charger les photos, écrire les textes, puis mettre les liens sur facebook et réussir à se faire un peu de pub…pas facile pour moi, qui ne sait pas trop me vendre.

Faire des bijoux ça a un coût !

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Le petit point le moins sympa, ce sont les sous. Car oui, il a fallut que j’investisse dans tout ce beau matériel pour pouvoir débuter sachant aussi que les moules finissent par ne plus fonctionner au bout d’un moment. Les moules, les fleurs, les attaches, les chaines, la résine, les boites, les enveloppes, les stickers, les pochettes…ce n’est malheureusement pas gratuit. J’ai aussi choisi d’acheter le plus possible de produits sur etsy qui viennent d’Angleterre ou au moins d’Europe ce qui rend les coûts un peu plus chers. Pour la nouvelle collection j’ai aussi pris la décision d’utiliser de l’argent au niveau des attaches et des chaines qui, je trouve, donnent un côté plus précieux à mes créations et qui leur apportent aussi une meilleure qualité. Rien qu’une chaine en argent coûte environ 4,50 euros, alors quand je vends un bijou à 22 euros, il faut déjà enlever ça + etsy qui me taxe sur la mise ne boutique et à l’achat + les 15% qui vont à L214+ le prix de mon matériel et au final, il ne me reste plus grand chose.

J’ai vu pas mal de bijoux en résine qui sont faits en chine. Certes, ils ne coûtent pas grand chose, mais ce ne sera jamais pareil qu’un petit artisan comme moi qui essaye de gagner sa vie tout en aidant une association de défense des animaux. Mes bijoux ne sont pas parfaits, mais ils sont uniques, faits avec énormément de patience et d’amour, et c’est ce qui compte non?

Les nouveautés

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Les nouveautés sur cette « collection » de printemps (je le mets toujours entre guillemets car je ne veux pas sembler prétentieuse), ce sont déjà les nouvelles fleurs et le fait que toutes les attaches seront en argent. J’ai aussi une nouvelle technique dont je vous ai parlé précédemment où j’utilise de la résine blanche en fond pour faire ressortir les fleurs dans mes perles type cabochon. Je vais d’ailleurs faire plus de boucles d’oreille grâce à cela. J’essaye aussi d’élaborer plus mes bijoux en forme de cristaux pour en faire des petits terrariums avec des petits cailloux blancs, de la mousse, du bois et parfois même des fleurs (comme énoncé dans le paragraphe plus haut). Je vais d’ailleurs tenter d’en faire quelques-un sur le thème de la mer.

Mon packaging va être plus printanier. Je vais utiliser des sachets roses pâles pour y glisser mes boites et j’ai des nouveaux stickers faits par des petits créateurs comme moi. C’est plaisant de mettre les créations d’autres personnes parmi les miennes. Bref, je ne suis pas à court d’idées et j’ai hâte de voir ce que le futur me réserve !

Mes bijoux en résine : ce qui se passe en coulisse !

2 avis sur « Mes bijoux en résine : ce qui se passe en coulisse ! »

  • 2 février 2018 à 0 h 08 min
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    Je me demandais justement comment tout se passait en coulisses… J’ai mes réponses à mes questions. Merci pour ces révélations, et bon courage pour la suite. Bisous.

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  • 6 février 2018 à 20 h 52 min
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    C’est en effet très joli et bravo pour ta GRANDE patience
    J’espère que tu auras beaucoup de succès
    Bises

    Répondre

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